Laideronnette, impératrice des pagodes
Ma Mère l'Oye
Laideronnette s'évanouit et se réveilla dans un merveilleux palais en entendant de la musique. Les jardins étaient remplis de fleurs, de fontaines, d'arbres rares. Elle entendit de la musique dans le palais et vit venir à elle de petits personnages [pagodes et pagodines] couverts d'or et de pierres précieuses pour la divertir et la servir. Tous les jours à son lever, elle avait de nouveau habits, de nouvelles dentelles.« Elle se déshabilla et se mit dans bain. Aussitôt pagodes et pagodines se mirent à chanter et à jouer des instruments : tels avaient des théorbes faits d'une coquille de noix ; tels avaient des violes faites d'une coquille d'amande ; car il fallait bien proportionner les instruments à leur taille ».
Voici l'extrait du conte Serpentin vert de Mme d'Aulnoy, dont Maurice Ravel s'est inspiré pour composer ce mouvement de Ma Mère l'Oye. Originellement écrit en 1910 pour le piano à 4 mains, le compositeur orchestre cette pièce dès 1911.
Dans l'extrait présenté ici, Ravel utilise l'orchestre comme une palette de peintre, pour créer un décor et une ambiance féérique. L'utilisation du célesta, du jeu de timbres, de la harpe, et la prédominance des bois pour jouer les mélodies, transportent l'auditeur dans un autre monde, délicat et merveilleux.