Dès les débuts du cinéma parlant, sauf à Hollywood où le producteur est tout puissant, les cinéastes n’hésitent pas à impliquer le compositeur en amont et à nouer des liens d’un film à l’autre.
Ce type de collaboration devient peu à peu la règle dans les années 1950 et 1960, quand se développe la notion d’auteur-réalisateur. Cette approche plus moderne est frappante en Italie, par exemple, avec les musiques de Nino Rota pour Fellini, de Giovanni Fusco pour Antonioni, puis d’Ennio Morricone pour Leone. Même à Hollywood, deux des grands tandems naissent à cette époque : Alfred Hitchcock/Bernard Herrmann et Blake Edwards/Henry Mancini. La « monogamie » fidèle n’est pas le seul mode de fonctionnement des compositeurs et des cinéastes, mais la liste est longue de ces duos créateurs qui rendent fécond le mariage du cinéma et de la musique. Ils témoignent d’une conscience aiguë que la musique mérite de s’intégrer profondément à la mise en scène. Idéalement, ces réussites sont forgées par des cinéastes qui comprennent la musique et des compositeurs qui connaissent le cinéma.
« Il est capital que de jeunes compositeurs et de jeunes réalisateurs s’intéressent mutuellement à leurs formes d’art respectives. Ainsi se transmettra l’idée que le cinéma est bien le septième art, qu’avec lui la musique évolue, qu’elle cherche et qu’elle trouve de nouveaux rapports fusionnels. » Alexandre Desplat