Les faits. Fin de spectacle : Jean Poueigh vient serrer la main d’Erik Satie, en coulisses. Quelques jours plus tard, le compositeur découvre la critique suivante dans les Carnets de la Semaine : « Cette œuvre est outrageante pour le goût français. »
L’objet. « Vous êtes un cul » rétorque Erik Satie au critique, par voie postale. « Ne venez plus me tendre votre main de salaud. » Une réponse manuscrite et toute en nuances qui fait aussitôt bondir Jean Poueigh. L’homme porte plainte pour « injures publiques », faisant remarquer que l’insulte était écrite au dos d’une carte postale, ce qui la rendait publique et visible, aux yeux de son brave concierge notamment.
Le procès. Satie est assigné en correctionnelle puis condamné à 8 jours de prison sans sursis – ce qui le traumatise. Les juges lui imposent aussi de régler une lourde amende. A l’issue du procès, les amis du compositeur entrent dans une vive colère, et Cocteau manque notamment de casser la figure à l’avocat du plaignant, Jean Poueigh. Heureusement quelques bons (et riches) partisans de Satie se chargeront de régler l’amende et tempérer l’affaire (Satie échappe ainsi à la prison).