Préface de Fernando Arrabal sur le livre de poésies " OPERA MUNDI " de Mario SALIS
Mario Salis, qui vibre tout entier pour la musique, ne pouvait mieux évoquer à la fois sa passion et l'essence même de la poésie, si étroitement liée à elle. Orphée lui-même attirait à lui les bêtes sauvauges grâce au son de sa lyre. Un vrai poète ne saurait oublier de célébrer l'amour, ni d'évoquer le coté sombre de la vie : l'ennuie, le mal, la folie. Mario Salis adresse une litanie poignante : son père qu'il aurait " aimé pouvoir embrasser ". C'est peut-être là le point nodal de toute la nostalgie qui court au long des vers, qui inspire les images superbes et ambivalentes du poète. La race des dominants, des vainqueurs, des winners ne comprend rien. La quint'essence de ce monde lui échappe. La poèsie est foudre. Le poète un voleur de feu. Mario Salis le sait mieux que quiconque, qui aspire à être ce Prométhée.
Fernando Arrabal ( Venise, Falo, 134 de l'E.'P.)