Lorsque, le 19 mars 1954, la justice américaine condamna Wilhelm Reich à retirer du commerce ses livres, dont la vente fut interdite, elle annonçait négativement le succès futur qui serait fait par ses propres enfants à l'Allemand alors pourchassé, bientôt emprisonné (11 mars 1957), puis décédé (3 novembre 1957) dans un pénitencier de Pennsylvanie. Aujourd'hui, les ouvrages de Reich circulent en effet partout où ils sont nécessaires. Plus encore, le Meurtre du Christ, adopté dès la fin des années soixante par les communautés naissante d'Outre-Atlantique, est devenu le précis de savoir-vivre du mouvement hippie, puis yippie. Au demeurant, ce livre, écrit entre 1951 et 1952, ridiculise les faux exégètes de Reich qui ont élaboré l'image d'un "savant" déchiré entre la "gravité" de la période allemande et la "folie" de la période américaine, alors qu'il suffit de le lire pour se rendre compte de la continuité d'une oeuvre vouée à la défense et l'illustration de l'homme libre. Décrit le plus souvent, à tort car peu diffusé, comme un retour au mysticisme, un abandon du matérialisme, Le Meurtre du Christ est au contraire la première tentative rationnelle, donc passionnelle, de commenter la ie, et non le mythe du Christ