DANS MON CAHIER
It’s Gonna Rain de Steve Reich
En 1965, pour une de ses premières pièces, It’s Gonna Rain, le compositeur enregistre la voix d’un pasteur dans les rues de San Francisco. Il la diffuse via deux magnétos, ralentit avec son pouce la vitesse de l’une des bandes. Un premier travail de phase apparaît et, multiplié par des boucles, le battement d’une aile enregistrée à l’arrière-plan se répercute à l’infini. Le pigeon vole, immobile dans les airs, prisonnier d’un battement. L’expérience acoustique d’une vie commence. La nature et la surprise en font partie, ils côtoient la technologie, la parole, le format documentaire, les bruits du quotidien et les sons des instruments que Reich va façonner dans le lit de ce qu’on appelle la Downtown Music, mouvement transdisciplinaire des années 60, organisé à New York. Il utilise la même technique de composition de Perotin ( 1160- 1230) , compositeur français du Moyen Age qui nous a laissé des " organum ". Perotin " ralentissait " les voix graves pour élaborer des parties plus vives dans les aigus.