Les lumières électriques des mots “COTTON CLUB” attirent tous les regards à des kilomètres à la ronde. Les plus belles voitures sont garées le long du trottoir, au milieu d’hommes en smokings blancs et de femmes en robes longues, ornant d’énormes diamants aux doigts et autour du cou. A l’intérieur du bâtiment, deux rangées de tables sont organisées en forme de fer à cheval autour d’une scène. Sur les murs, la représentation d’une plantation similaire à celles que l’on pouvait connaître dans le Sud, où hommes et femmes travaillent sous le regard de leur riche propriétaire. D’immenses hommes noirs vêtus de costumes rouges impeccables se faufilent entre les clients, servant soigneusement boissons illicites et repas de chef en ces temps de prohibition. Le leader du jazz band qui se tient sur scène et sourit au public impatient et désormais silencieux n’est autre que Duke Ellington en personne. Alors que le groupe commence à jouer, de jeunes danseurs montent sur scène et laissent glisser leurs ombres sur les murs qui s’entremêlent à celles du public.