Les trois formes musicales traditionnelles de base que l'on trouve dans la plupart des régions sont le chant guttural, la danse du tambour et les chants ayaya (chant avec les tambours).
[www.nunavuttourism.com/] (disponible en anglais seulement, consulté le 28 mai 2007)
Le chant guttural
Il existe plusieurs noms pour désigner cette forme de musique ancienne : katajjait(région d'Ungava), kataksatuk (Igloolik) et pirkusiarartuq (Netsilik et Caribou). On trouve d'autres formes de chants gutturaux en Sibérie et dans la République autonome de Touva.
Les katajjaits sont des duos, souvent improvisés, interprétés par des femmes se tenant l'une en face de l'autre (parfois en groupes de quatre) et produisant des sons rythmés ou gutturaux par des manipulations vocales et des techniques de respiration. Elles produisent des rythmes qui peuvent atteindre plus de 240 temps par minute. Traditionnellement, les katajjaits étaient chantés à l'équinoxe du printemps, aux solstices d'été et d'hiver ou lorsque les hommes étaient partis à la chasse.
Les textes des katajjaits peuvent inclurent des mots ou des histoires intelligibles. On peut entendre des mots qui ont perdu leur sens tout comme des vocalises (voyelles, notes ou syllabes chantées) ou encore des imitations de sons de la nature. Les chanteuses utilisent parfois des bouilloires, des casseroles ou d'autres objets comme résonateurs pour créer des sons spéciaux. Dans certains cas, elles utilisent une guimbarde solo.
Une bonne interprète de chant guttural fait preuve de résistance et d'endurance tout en utilisant un grand répertoire. Les chanteuses improvisent, sont créatives dans le choix des effets vocaux, du timbre et du rythme. La chanson se termine lorsqu'une chanteuse (ou les deux) est épuisée, se met à rire, ou est incapable de suivre un tempo ou d'entamer un nouveau chant.
La danse du tambour
Le tambour (qillat) est oval, mesure habituellement 10 cm sur 20 cm et est muni d'une poignée fixée au côté le plus long. Autrefois, les tambours étaient faits de peau de morse tendue sur un cadre en os et retenue par un nerf de narval. Les tambours modernes sont fabriqués de matériaux synthétiques.
Après avoir mouillé la peau du tambour, le joueur de tambour se tient debout, les jambes fléchies. Il tient le tambour de la main gauche et la baguette de la droite (traditionnellement un os de morse d'environ 28 centimètres). Il tient aussi un bâton court, le piksi. Le joueur frappe le tambour le long de la bordure extérieure, près du cadre, à l'aide de la baguette qu'il tient par le tiers inférieur.
Le chant qui accompagne le tambour s'appelle ingmerneq. Les chants ont trois parties et la dernière peut durer jusqu'à une demi-heure.
Chants ayaya
Les chants au tambour (chants ayaya, aussi a-ya-ya ou ja-ja) sont composés de vocalises et de mots. Le nom du chant est dérivé des sons « jai jai », bien qu'on puisse utiliser des mots dans les chants à histoires accompagnées d'un plus petit tambour à main.
Le tambour à poignée propre aux chants ayaya est utilisé dans toute la région s'étendant du Groenland au fleuve Mackenzie, en passant par une grande partie de l'Arctique canadien. L'instrument est relativement large (environ 45 centimètres de diamètre). Il est retourné d'un côté comme de l'autre et on le frappe avec une baguette.
Dans la partie ouest du delta du Mackenzie, les chanteurs en groupes utilisent un tambour semblable pour accompagner leurs chants. Les danses expressives et les danses du tambour sont composées de combinaisons de tambour et de voix, les chants étant à vocalises ou à textes.