Les oracles , les lois mêmes furent primitivement chantées en public. Ne pas savoir chanter était une honte. La musique avait si bien pénétré dans les habitudes et les moeurs, qu'il existait des nomes, c. -à-d. de certains genres consacrés de chansons , pour toutes les professions et toutes les circonstances de la vie. Liée aux mathématiques par les proportions de ses consonnances, à la métrique, à la danse et à la mimique ( Pantomime ) par le rythme , elle était un élément nécessaire de l'éducation, à laquelle elle donnait son nom même, mousikh . Ce mot indiquait toutes les attributions des Muses . Suivant Platon , Ie nombre et l' harmonie , s'insinuant de bonne heure dans l'âme, y font entrer en même temps la grâce et le beau, et Aristide Quintilien dit que la musique donne à l'âme les moeurs par l'harmonie au corps l'élégance par le rythme. Les légendaires Amphion , élevant les murs de Thèbes aux sons de sa lyre, et Orphée , adoucissant les bêtes féroces, étaient l'image du pouvoir de la musique sur la Grèce encore barbare; quand Platon déclarait que la musique était nécessaire quiconque voulait gouverner l' État , il pensait à la puissance de cet art pour le maintien des moeurs publiques dans la Grèce civilisée.