La symphonie, composée entre 1946 et 1948, fut commandée par le chef d’orchestre Serge Koussevitzky, directeur de l’Orchestre symphonique de Boston. Leonard Bernstein fut le premier à diriger la première présentation le 2 décembre 1949. La symphonie est conçue pour un très grand orchestre, dont un nombre et une variété inusités d’instruments à clavier et à percussion. La section des instruments à clavier comprend un piano, mis en valeur par le seul solo, un glockenspiel, un célesta et un vibraphone, instruments dont les sonorités amalgamées rappellent quelque peu celles d’un gamelan balinais. Au nombre des instruments à percussion figurent le triangle, les blocs de bois, les cymbales, la cymbale turque, la cymbale chinoise, le tam-tam, le tambour de basque, les maracas, les carillons à tubes, la grosse caisse, la caisse claire et le tambourin provençal (étonnamment, la timbale n’est pas du nombre). La couleur tonale singulière de la Turangalîla-Symphonie est attribuable aux ondes Martenot, clavier à oscillateur électronique monodique inventé par Maurice Martenot en 1920, qui produit un son étrange, mystique. Messiaen souligne que « tout le monde les remarque aux moments de paroxysme, lorsqu’elles dominent le fortissimo de leur voix expressive et suraiguë. Mais elles sont également employées dans le grave et la douceur lyrique, pour ponctuer les glissandos délicats, pour enrichir la palette des tons et pour scander les échos. »