32.3 La musique répétitive
STEVE REICH: VARIATIONS FOR WINDS, STRINGS, KEYBOARDS
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Steve Reich - Electric Counterpoint, Recordings (2015 Compile)
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Steve Reich - Violin Fase - Violin Phase (HQ) - Anne Teresa de Keersmaeker
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Steve Reich - Come Out
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Steve Reich - Six Marimbas
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Steve Reich et Terry Riley sont les inventeurs de la technique du déphasage (phasing en anglais).
Piano Phase (1967) de Steve Reich utilise cette technique.


À l'image du canon musical, le déphasage nécessite deux (ou plus) lignes musicales identiques et répétitives qui ne soient pas synchrones. La particularité du déphasage réside dans Ie fait que Ia modification de la vitesse d’exécution d'une ligne musicale par rapport à I'autre créée la désynchronisation.
Par exemple, admettons que deux groupes, A et B, lisent une même phrase de façon synchrone et répétitive. Maintenant, le groupe B va lire Ia phrase de façon légèrement plus rapide que le groupe A, et ce, toujours de manière répétitive. Il en résulte que Ie groupe B finit Ia phrase et débute Ia nouvelle toujours avant Ie groupe A. Si Ie procédé dure assez longtemps, à un instant donné, les deux groupes vont à nouveau se retrouver synchrones pendant quelque temps. Ils auront alors effectué un cycle complet de déphasage et parcouru toutes les différentes combinaisons musicales possibles.
Ce procédé, est apparu dans la musique occidentale au cours des années 1960 grâce aux recherches effectuées dans le domaine du son et notamment autour du travail sur les bandes magnétiques. Ce principe compositionnel est particulièrement utilise dans la musique minimaliste, principalement par le compositeur Steve Reich, à travers plusieurs pièces It's Gonna Rain, Come Out, Piano Phase ou encore Violin Phase.


STEVE REICH

Un autre compositeur de ce mouvement musical minimaliste est Steve Reich (prononcer à l’américaine [Raïk]) qui compose « Music for piano and tape » (1964, composé à San Fransisco), « Drumming » (1971) ou encore « Six Marimbas » (1973) .

Reich répète la même cellule avec un décalage progressive. Il existe aussi une version pour 6 pianos. Il n’y a aucune respiration dans ce genre de musique, c’est un flux continu. On constate avec ce courant un certain retour à la musique consonante mais il ne s’agit en aucun cas d’une musique tonale. C’est une sorte de musique modale (on reprend souvent les modes du rock : dorien et mixolydien). La musique évolue sur le même accord : il n’y a pas de trame harmonique. C’est une musique fondée sur la variation infime, frôlant l’ostinato, d’un matériau quasi minimaliste et c’est une véritable négation du renouvellement perpétuel (c’est donc l’opposée de l’école sérielle !).