Quand on parle de marche en musique, on pense principalement à la marche militaire. C'est un genre musical au rythme régulièrement cadencé dans une mesure binaire (à 2 ou à 4 temps). On peut aisément le repérer, le frapper et on est vite entraîné à poser ses pieds en alternance avec brutalité sur le sol. Pensez aux adjudants de toutes les armées du monde qui gueulent chacun dans leur langue : "Une, deux, trois, quatre, Une deux, trois, quatre" pour faire avancer leurs troupes et qui ainsi reproduisent, sans le savoir, les 4 temps de la mesure.
Voici une marche extraite de l'opéra "l'Amour des Trois Oranges" du compositeur russe Sergeï Prokofiev (1891-1953). C'est une musique de l'époque moderne (1900-1950). C'est écrit pour grand orchestre symphonique dans lequel les cuivres (notamment les trompettes) auront un rôle essentiel. A commencer par la sonnerie d'ouverture "taratata" qui annonce toujours quelque chose d'important : l'arrivée d'un roi ou le carnage d'une armée ennemie...
On constate ensuite un rythme marqué par les cordes graves en pizzicato (en pinçant les cordes), relayé par les percussions (Tsim Boum) notamment les cymbales, la grosse caisse (qui n'est pas une voiture allemande) et la caisse-claire (véritable tambour militaire). Les mélodies semblent un peu "grinçantes" ; elles ne sonnent pas toutes très "justes" : c'est cette "dissonance" qui est caractéristique de la musique moderne du début du XXième siècle.