En 1921, René Morax décide de rouvrir son théâtre du Jorat à Mézières (Canton de Vaud, Suisse). Pour commémorer l’événement, il écrit un drame en trois parties et vingt-sept tableaux qui deviendra le livret du Roi David. Il confie la musique de scène à un tout jeune compositeur, Arthur Honegger. Bernard Tétu a choisi de redonner ce chef d’œuvre au Grand Temple, le 28 mai, dans sa version originale. Elle met en valeur les solistes et les chœurs (ici, le Chœur d’Oratorio de Lyon) mais aussi tous les instruments à vent, bois et cuivre (ici, La Musique militaire de Lyon), tandis que les récitants (Élisabeth Macocco et Philippe Morier-Genoud) permettent d’enchaîner les tableaux. Il est d’usage de dire que ce Roi David relève d’un art complet et populaire, qu’Honegger a traité ce sujet mythique haut en couleurs avec vivacité. On peut convenir aussi que le récit biblique est présent dans l’imaginaire collectif. Et décider enfin que la vertu majeure d’un chef d’œuvre est de s’imposer seul. Il n’en reste pas moins qu’il est plus qu’utile d’en éclairer l’écoute aujourd’hui. Ce que, sur une suggestion de Bernard Tétu et Philippe Morier-Genoud nous demandons à François Sabatier, qui dressera un panorama général de la musique sacrée entre 1918 et la Seconde Guerre mondiale, et à Philippe Abadie, qui présentera les figures de David à travers la Bible et particulièrement celle qu’a élue Arthur Honegger.