La douleur en musique
L'époque baroque est l'époque phare de l'expression des passions. Elles sont représentées par l'alliance de procédés musicaux souvent très évocateurs.
Ici, la douleur est ressentie dès l'introduction instrumentale aux intervalles très serrés et dissonants ; les voix entrent en reprenant ce procédé ; en début de seconde partie, les voix sont plus espacées mais les dissonances toujours présentes.
La basse développe un mouvement obstiné de croches régulières, comme si rien ne pouvait arrêter le destin tragique des personnages ; quand il s'interrompt, il renforce la sensation de souffle court, de stupéfaction ou de désolation.
Les contrastes imitent les va et vient de nos sentiments : la douleur extériorisée par un cri peut être symbolisée par une nuance forte ou un son aigu ; la douleur contenue, suffocante, par des nuances douces, allant jusqu'au murmure et des sons graves.
Des ornementations et des mouvements mélodiques contrariés évoquent fébrilité et pleurs avec réalisme.
Enfin, la répétition d'une phrase ou l'allongement d'un mot valorise les idées et les moments les plus importants du texte.