Une avalanche, un séisme, une révolution : « Des scientifiques enregistrent le son de la planète entière » ! « Le pari fou de répertorier tous les sons » ! « La bande-son inédite d’un jour sur terre » ! « Les pionniers d’une nouvelle science, l’écologie sonore » ! Non, ces enthousiastes extraits de presse ne datent pas des années 1960, quand Murray Schafer forgeait la notion de « paysage sonore » (« soundscape ») et initiait le World Soundscape Project afin de collecter des sons que la pollution sonore était selon lui en train de faire disparaître – ou de 1968, quand Bernie Krause lançait le Wild Sanctuary dans un effort similaire. Pas non plus des années 2000, pour saluer le lancement par Udo Noll de Radio Aporée , un projet de cartographie sonore collaborative en ligne, ou de Save Our Sounds , un appel à contributions de la BBC pour créer « un instantané audio du monde » , entre autres initiatives de field recording et de conservation des sons naturels.